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 Le
Ch'an vient du temple Shaolin qui se trouve en Chine dans la province
du Henan. Ce temple est le berceau du Kung Fu, mais le terme Ch'an est
reconnu par son homonyme japonais Zen, littéralement " Méditation ".
Le maître fondateur de ce mouvement était un indien nommé Da Mo qui se
nommait aussi Sardili et qui est connu le plus souvent sous le
nom de Boddhidharma (il était le prince d'une petite région du sud de
l'Inde). Il serait né vers 483. L'Inde était à cette époque considérée
par les chinois comme un centre spirituel très important parce qu'elle
était la source du Bouddhisme. Vers 527, l'Empereur Liang Wu de la
Dynastie Liang invita Da Mo à lui rendre visite. Da Mo partit ensuite
pour le Temple de Shaolin où il y resta jusqu'à la fin de ses jours
vers 540.
Dès son arrivée à
Shaolin, Da Mo constata que les moines étaient en mauvaise condition
physique, ceci dû à leur manque d'exercices.
Da Mo fut si affligé de voir les moines de Shaolin dans ce piètre état
qu'il se retira dans une grotte pour méditer face à un mur. Sa
retraite dura neuf ans. Il en ressortit avec deux livres dont un seul
aurait survécu : le Yi Ging Ching, le Livre du Développement
Musculaire.
Les moines de Shaolin
reçurent de Da Mo des enseignements de Hata yoga et des techniques
d'arts martiaux indiens qui s'inspiraient de l'observation des combats
d'animaux.
C'est ainsi que le Kung-fu Shaolin a ensuite développé les techniques
du tigre, du léopard, du dragon, de la grue et du serpent.
Le bouddhisme est
arrivé aux Etats-Unis après la seconde guerre mondiale, par le contact
avec la population japonaise, en parallèle avec les arts martiaux.
Le zen est le premier contact qu'ont eu les européens suivant la vague
américaine dans la pratique du bouddhisme. Si le terme est japonais,
il faut savoir que son origine est chinoise et auparavant indienne.
Comme les écrits et
légendes disent que la culture indienne et plus précisément indoue a
été influencée par l'invasion d'Africains et d'Européens, on peut
aisément dire que l'esprit de la connaissance a fait le tour du globe
et que l'art et la philosophie évoluent en voyageant.
Le Ch'an est la méthode de méditation du temple de Shaolin, le Ch'an
est une voie, une philosophie ou peut être aussi une religion.
La pratique de la méditation est basée sur la cessation du mouvement
et le lâché prise.
L'harmonisation de la pratique de l'art martial et de cet état de
conscience produit une énergie qui peut être canalisée et redirigée
vers le réservoir qui se situe dans le hara au point d'acupuncture
appelé Ch'i aï (champ de cinabre inférieur, sur la ligne médiane à
deux doigts sous le nombril).
Le Ch'an est simple à comprendre mais difficile à pratiquer ; une de
ses méthodes consiste à rester immobile dans une position confortable
et de simplement prendre conscience de la respiration rythmée pour y
découvrir le souffle vital, ceci sans aucune intervention ou
concentration.
Au début, on peut demeurer debout ou assis les yeux ouverts le regard
fixe au-delà de tout. La fixation du regard permet de stopper les
pensées. Les yeux alors immobilisés ne doivent pas saisir le panorama,
il est important de faire la différence entre la concentration sur un
point ou une bougie par exemple, ou l'absence de concentration qui est
préconisée là.
La méditation Ch'an, c'est l'ouverture à l'esprit qui nous porte
au-delà des illusions. On peut le pratiquer alors dans le mouvement et
de bien des manières différentes. Ce qui compte avant tout, c'est de
pratiquer régulièrement chaque jour de plus en plus pour enfin être
constamment sur la voie.
Du Ch'an au Zen
Ch'an vient de ch'an-na, prononciation chinoise du sanskrit dhyâna,
"méditation", et qui a donné Zen en japonais. L'origine du ch'an, la
méditation assise dans la posture qui était celle du Bouddha quand il
parvint à l'éveil, remonterait au secret communiqué aux patriarches.
Bodhidharma qui fût le 28ème patriarches bouddhistes, serait le 1er de
la lignée Ch'an dès son arrivée au temple de Shaolin vers l'an 527.
Le Ch'an s'est divisé
en plusieurs branches après la mort du 6ème patriarche "Hei-neng",
vers l'an 713. Dès lors le courant Ch'an se déplaça vers le Japon et
devint ainsi le Zen.
Les préceptes du Ch'an - Zen sont:
Transmission initiatique, tradition orale.
Indépendance à l'égard des mots et de l'intellect
Pointer directement au coeur de l'homme
Atteindre la bouddhéité, nature profonde
Un poème de Lu Yu, qui vécut sous la dynastie des Sung du sud vers
1140, décrit la pensée de Da Mo :
Les
autres sont révoltés, je reste immobile
Saisi par les désirs, je reste immobile
Devant les conseils des sages, je reste immobile
Je ne bouge que sur ma propre voie.
Zazen à Yverdon |
